3 mars 2017

Euthanasie: mort douce ou cruelle?!

Seul parmi tous les êtres vivants, l’homme a une claire conscience de la Mort. L’intensité de cette conscience varie d’une personne à l’autre, comme d’une époque ou d’une culture à l’autre!
Généralement, on tend à accepter plus aisément le fait de mourir quand il s’agit de maladies incurables, de guerres ou de conflits!
Et pourtant, mourir est une chose radicalement impensable: on peut penser à la mort, sur la mort, non la mort elle-même…!
En effet, nous savons tous que nous sommes mortels, mais nous le croyons pas!

Incompréhensible, irreprésentable, abstraite, la mort est par là-même source d’angoisse!
Pour lutter contre celle-ci, l’homme adopte diverses attitudes: fuir l’idée en tentant de l’oublier dans les occupations, les plaisirs, les ambitions et les banalités de la vie quotidienne, se réfugier dans l’espérance sublime d’une vie éternelle, ou alors vaincre la peur qu’elle inspire, accepter sa dimension tragique et la considérer comme l’ultime Délivrance…!

Pour notre ami grec Epicure, il est indispensable de se familiariser avec la théorie énonçant que « la mort n’est en réalité rien pour nous puisque tant que nous existons, elle n’y est pas et que quand elle est là, nous ne sommes plus« !
Cependant, doit-on accepter la mort quoi que soient les moyens qui y mènent?!
Peut-on décider, lorsqu’on le désire, notre mort ou celle d’autrui?!

Euthanasie, mort douce, assistée, miséricordieuse, aide au suicide… Plusieurs noms, un seul résultat: la Mort…
L’euthanasie n’est pas seulement, comme le définit le Larousse, « un acte qui provoque la mort d’un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie ».
C’est un phénomène beaucoup plus compliqué que l’on ne le croit ou en dit! C’est encore l’une des sources principales de polémique médico-socio-politico-religieuse!
C’est décider de mettre fin à notre vie, ou, encore pire, celle des autres!

Pourquoi cette mort est-elle autorisée uniquement dans quelques pays, dans d’autres sous certaines conditions?! Quelle est sa relation avec les religions monothéistes?! Est-elle toujours considérée comme une forme de suicide?! Dans quels cas est-elle tolérée et sous quelles formes?!
Qu’en pense le public?!
Dans ce billet, nous étudierons l’euthanasie en détail, sous ses différents aspects, raisons, circonstances et conditions!

Lorsqu’on parle d’euthanasie, on ne tarde pas à remarquer qu’il n’existe pas vraiment une harmonisation, un accord global à ce sujet!
En seize ans, c’est-à-dire depuis que les Pays-Bas ont légalisé l’euthanasie en 2001, celle-ci n’est officiellement autorisée que dans trois pays de l’Union européenne: la Belgique, le Luxembourg et la Suisse!
Même chose pour les Etats-Unis où cinq États ont accepté l’euthanasie passive (ou suicide assisté!), alors que celle active demeure illégale et donc prohibée!
Nombreux sont les pays qui la considèrent toujours comme un crime et recourent uniquement aux « soins palliatifs » en cas de maladie grave!

Le Vatican est toujours contre l’euthanasie et, même pas un an avant son pontificat, le Pape François déclare que « la vie humaine est toujours sacrée » et dénonce une fausse compassion devant l’euthanasie!
L’Islam adopte la même attitude, considérant que c’est Dieu- le « tout puissant »- qui nous a offert la vie et Lui seul est capable de nous la retirer!
La religion juive condamne elle aussi toute forme d’euthanasie active, par une prise de position si radicale et choquante à première vue qu’elle semble se désintéresser totalement à la souffrance humaine: « Voici, toutes les vies sont à moi, la vie du père comme la vie du fils, elles sont à moi » (Ezéchiel, 18:4).

Quant à l’actualité relative à ce sujet suscitant tellement de controverse, et bien ouvrez les moteurs de recherche en ligne: vous remarquerez que les informations concernant les opinions et les lois sur l’euthanasie sont anciennes et qu’aucune mise à jour crédible et valable n’a été publiée depuis 2015! Certains articles datent même de 2009!
Point d’interrogation…?!!

On distingue trois formes différentes d’euthanasie:
1. L’euthanasie active suppose le geste d’un tiers qui administre à un malade une substance létale dans le but de provoquer la mort immédiatement.
2. l’euthanasie passive qui, a contrario, traduit le renoncement aux traitements médicamenteux, l’interruption de l’alimentation ou de l’hydratation artificielle ou l’administration d’opiacées ou de sédatifs à haute dose, pouvant plonger le malade dans le coma et provoquer la mort au bout de quelques jours.
3. Le suicide assisté dans le cas où un tiers fournit au malade une substance mortelle, que ce dernier s’administre lui-même. C’est la voie qu’a choisie la Suisse

Mais, impartialement parlant et sans aucun préjugé ou émotion, de qui se foutent-ils?! Ces trois formes, ne sont-elles pas les mêmes en réalité, avec des petites nuances qui, dans la plupart des pays, modifient le concept d’euthanasie dans sa totalité?! Ces nuances, ont-elles été mises juste pour fuir la justice, jouer les intelligents ou, pire encore, jouer un mauvais tour à l’opinion publique…?!
On fournit au patient l’outil qui lui permet de mettre fin à ses souffrances ou on le laisse mourir en débranchant les machines mais, on ne lui administre pas la dose létale nous-mêmes, en espérant que nos mains restent « propres » et notre conscience claire…??!!

Le public, quant à lui, demeure indécis, déchiré d’une part entre les croyances personnelles et collectives, les tabous socio-religieux et les valeurs morales dont il a été bourré dès l’enfance, et de l’autre, son opinion réelle en tant qu’être humain, ce côté humanitaire dénudé de tout égoïsme, préjugé ou subjectivité, souvent considéré comme utopique!
En effet, observer un malade souffrant et rester passif, ne rien faire pour atténuer ses maux est un acte égoïste! Mais décider de le délivrer en mettant fin à sa vie est un choix difficile, sans doute le plus dur de tous!
Qu’est-ce qui pourrait donc nous motiver, ou plutôt rendre cette décision moins pénible?!

Qu’il s’agisse de maladie incurable, d’un coma, d’une grave déformation d’un enfant ou d’une infirmité suite à un accident… Qu’il s’agisse de vieillesse accompagnée d’une maladie, ou de condition psychologique particulière dont le long traitement s’est avéré inutile, une seule chose est certaine: quand quelqu’un souffre, que ce soit physiquement, psychologiquement ou les deux ensemble, il faut l’aider à mettre fin à cette agonie! Il faut contribuer à sa délivrance!
Si le malade possède encore un brin de lucidité, alors tant mieux; la tâche devient un peu plus facile: on lui demande quelle est sa volonté; sinon, il faut décider à sa place, il faut penser à son bien, son bien à LUI…!
Il faut sortir de nous-mêmes, mettre de côté les pensées négatives et les idées reçues du genre: « nous sommes en train de tuer une personne, c’est un crime, Dieu nous punira, comment vivre avec un tel fardeau? », etc, avoir une claire conscience et admettre qu’enfin, cette personne se reposera et sera dans un meilleur endroit…

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