Pablo Escobar: un criminel, un héros, une idole!

Article : Pablo Escobar: un criminel, un héros, une idole!
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3 décembre 2016

Pablo Escobar: un criminel, un héros, une idole!

Pablo Escobar: 24 ans de lutte…

(Dédié à mon beau-frère qui m’a indirectement inspirée à écrire ce billet!)

Don Pablo, El Padrino, King of Coke, le Baron de la cocaïne, le Robin Hood de la Colombie,…
Nombreux sont les noms et adjectifs qu’on lui a attribués et pourtant, aucun n’est parvenu à décrire Pablo Escobar d’une manière exacte; aucun tableau ne l’a bien peint…!
Son enfance, ses ambitions, son début, sa carrière, sa vie et sa fin sont tous détaillés sur Google!
Copier ces informations et les coller dans un billet serait futile!!
L’intéressant, ce qui a fasciné des milliers de personnes à travers le monde, c’est sans doute deux questions principales: comment est-il passé d’un pauvre gosse à l’une des personnalités les plus riches, les plus puissantes et les plus redoutées du monde?! Et comment, malgré toutes les atrocités qu’il a commises tout au long de sa carrière, est-il parvenu à être respecté, apprécié, aimé et même idolâtré par tant de personnes, que ce soit en Amérique du Sud ou dans beaucoup d’autres régions du globe?!

L’histoire du « Parrain » est particulièrement intéressante parce qu’il descend d’une famille grande mais pauvre, a été élevé par des parents simples qui avaient six autres enfants et notamment, parce qu’il n’a pas continué ses études!
En ce temps-là, avec son début plutôt médiocre et sans aucun talent remarquable, privilège singulier ou soutien financier, personne ne le voyait devenir le septième homme le plus riche du monde (d’après Forbes magazine)!
Et pourtant, Escobar a bien su profiter du tumulte politique, économique et social d’une Colombie marquée par la crise des années 50, La Violencia.
Trafiquant, criminel mais figure particulièrement fascinante, il voulait à tout prix montrer à la Colombie qu’il était plus puissant qu’elle!

Vivant dans un terrain fertile de violence, de chaos, de chantage et de corruption, le jeune Pablo a commencé par la contrebande d’alcool et de cigarettes. Il continua par le vol et la revente de pierre tombales en marbre, de diplômes universitaires falsifiés et de voitures, et la demande de rançon suite à l’enlèvement d’hommes d’affaires importants. Escobar devient millionnaire avant même de terminer sa vingt-deuxième année!
Il est déjà célèbre, résolu et capable lorsqu’il décide de se vouer au trafic de drogue!
« Plata o plomo » (argent ou plomb) était devenu son slogan: accepter l’argent ou mourir, aucune autre solution! Bien qu’il préférait soudoyer et que cette approche eut très souvent réussi, Don Pablo a dû quand-même recourir à la force et supprimer tous ceux qui lui faisaient face, causant de la sorte près de 5000 morts violentes durant sa carrière et faisant de la Colombie la « capitale mondiale du meurtre »!

Aucune institution n’a jamais pu lui échapper, que ce soit l’État, la police, les services secrets, les banques ou les cartels rivaux!Escobar pilotait lui-même ses avions jusqu’à ce que sa fortune lui permit d’employer des pilotes professionnels qui lui transportaient jusqu’à onze tonnes de « poudre blanche » par vol, fournissant ainsi 80% de la cocaïne des États-Unis.
Durant les années 1980, son cartel (Cartel de Medellín) s’élargit internationalement et contrôle la plupart des entrées de cocaïne aux État-Unis, au Mexique, au Venezuela, en République dominicaine et en Espagne. La cocaïne provenait essentiellement du Pérou et de la Bolivie, remplaçant peu à peu celle de Colombie, alors considérée de qualité inférieure.
Au début des années 90, la fortune d’Escobar avait atteint 30 milliards de dollars!

La notoriété, la richesse, la puissance et les risques d’une profession dangereuse n’ont pour autant pas empêché le Roi de la cocaïne de demeurer l’Homme qu’il était: un père de famille tendre et attentionné, un passionné de sports et d’animaux, une personnalité sincèrement aimée et admirée par les habitants de sa ville natale!
Don Pablo était généreux, compassionnel et charitable! Oui, il avait sa propre île et son Hacienda, une demeure de rêve comprenant plusieurs attractions pour sa famille, dont un zoo auquel il avait importé des animaux rares et exotiques, mais il consacrait une bonne partie de sa fortune aux pauvres!
On raconte qu’il a une fois brûlé deux millions de dollars juste pour réchauffer sa famille en temps de froid!!
Il encourageait en outre les jeunes sportifs, sponsorisait certains jeux et fit construire des stades de football, des maisons, des routes, des écoles, des hôpitaux et même des églises…
Ainsi, Pablo Escobar était devenu le Robin Hood de la Colombie, ce qui lui assura le soutien du peuple, de l’Eglise et de certaines autorités, et lui permit d’entrer en politique en 1982, où il fut élu  membre du Parti libéral colombien.

Cependant, vers la fin des années 80, El Padrino était devenu l’homme le plus recherché dans la région par la police colombienne et surtout les États-Unis! On avait assez de ses tentatives incessantes d’échapper à la justice, et de ses activités criminelles qui persistaient malgré son séjour éphémère dans une prison de luxe (la Catedral)!
En 1992, l’Intelligence américaine et les autorités colombiennes unissent leurs forces pour le localiser, et, avec l’aide d’un groupe paramilitaire terroriste et d’un « Bloc de recherche » créé spécialement pour le repérer, elles y sont parvenues!
La chasse à l’homme qui avait duré près de trois ans prit alors fin!
La police nationale colombienne envahit le quartier où il s’était caché et, le 2 Décembre 1993, Escobar est touché à la jambe, au torse et par un tir fatal par l’oreille.
Certaines théories, dont celle de ses deux frères, suggèrent toutefois que Pablo avait lui-même mis fin à sa vie, comme il disait qu’il ferait une fois encerclé et sûr qu’il ne pourrait s’enfuir!

L’image de Robin des Bois qu’avait cultivée Escobar s’est maintenue sur Medellin, dont l’un des quartiers porte encore son nom, et notamment dans les zones pauvres de la ville où Escobar avait fait de nombreuses contributions financières.
On estime que, bouleversées et chagrinées par sa mort, 25000 personnes ont assisté à ses funérailles!
Depuis la mort d’Escobar, et bien que les niveaux de production n’aient en rien diminué, le trafic de drogue avait drastiquement changé: les cartels dominants étaient plus discrets et méfiants, puis ont peu à peu disparu de la Colombie, au profit d’un réseau horizontal et diversifié.
La Parrain n’avait pas laissé de successeur, du moins aucun qui continua son chemin, et les chefs des cartels rivaux ne lui ressemblaient en rien!
D’ailleurs, dans le monde de la drogue et des mafias, personne n’a jamais rencontré ou entendu parler d’une personnalité pareille!

En d’autres termes, il n’y avait qu’un seul Don Pablo…

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